alexametrics
samedi 20 avril 2024
Heure de Tunis : 09:54
Dernières news
Affaire Attounissia : « Un mandat de dépôt contre la liberté d'expression »
20/02/2012 | 1
min
Affaire Attounissia : « Un mandat de dépôt contre la liberté d'expression »
{legende_image}

Les avocats de la défense de Nasreddine Ben Saïda, directeur du journal Attounissia, ont tenu une conférence de presse dans le siège du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en présence de la présidente, Néjiba Hamrouni et d’une trentaine de journalistes tunisiens et internationaux.

Lors de son intervention, la présidente du syndicat a réitéré son soutien pour le directeur du journal Attounissia incarcéré, en demandant l’application du décret 115 du code de la presse.
« On ne peut pas prétendre qu’en Tunisie il y a eu révolution si le directeur d’un journal est en prison pour avoir exprimé son opinion », affirme la présidente du SNJT. « Il s’agit d’une grande atteinte à la liberté de la presse et j’espère qu’on pourra y faire face », ajoute-t-elle.
Omar Belhadj, un des avocats de la défense, a précisé que «même dans le cas où l’accusé est inculpé, selon la loi il pourrait avoir à payer une amende, mais en un aucun cas, il ne devrait être emprisonné ». « C’est un mandat de dépôt contre la liberté d’expression en Tunisie », insiste-t-il.

Nasreddine Ben Saïda, dont les propos ont été reportés par Hadhemi Boussorra, l’une des avocates de la défense, a déclaré aujourd’hui qu’il ne cherche pas, à travers cette grève de la faim, à influencer l’opinion publique. Sa grève est « contre la mise en application d’un article aboli, une contestation à son emprisonnement qui signifie que devant la loi, il est considéré comme un criminel, un danger pour l’ordre public ».
Hadhemi Boussorra a également fait référence, dans son intervention, à l’affaire de Sofiene Ben Hamida. Selon ses déclarations, une photo modifiée et retouchée, montrant notre collègue Sofiene Ben Hamida nu, a été publiée sur le journal « Almasaa » il y a 3 semaines. Le procureur général n’est pas intervenu dans cette affaire en dépit de la demande de M. Ben Hamida, alors que dans l’affaire d’Attounissia, le contraire s’est déroulé. «C’est clair qu’on vise directement Nasreddine Ben Saïda », souligne l’avocate.

Khaled Krichi, autre avocat de la défense, a comparé cette affaire à celle de Mohamed Abbou en 2005, actuellement ministre chargé de la Réforme administrative. « On a incarcéré les accusés avant même qu’une plainte ne soit déposée contre eux » signale-t-il. « Ces pratiques nous rappellent celles de l’ancien régime, supposées être révolues » ajoute M. Krichi.
Notons que, selon les avocats de la défense, l’audience de Nasreddine Ben Saïda est prévue pour mercredi ou jeudi prochain, dans l’attente de la confirmation du ministère public.

Zeyneb Dridi
20/02/2012 | 1
min
Suivez-nous