JW avait un style bien a lui . Il ne faisait pas autant de fautes. Il était très assidu dans ses écrits.
Merci quand même de lui avoir rendu hommage.
Par Synda Tajine
Ce qui s’est passé à Kasserine vendredi dernier mérite qu’on en parle. Un groupe terroriste s’attaque à une agence bancaire et dérobe près de 300.000 dinars. Il poursuit ensuite un citoyen jusque chez lui et l’assassine devant ses enfants. Un groupe de 12 personnes en tout. On se partage les tâches et on accomplit un plan bien ficelé. L’agence bancaire se trouve à proximité d’un poste de la Garde nationale et la ville est surveillée de près compte tenu de la menace terroriste – permanente – qui y règne. Pourtant, les terroristes arrivent tout de même à voler la somme d’argent dont ils ont besoin. Ils arrivent aussi à s’introduire chez un citoyen – Khaled Ghozlani - pourtant fortement menacé, et à l’assassiner. Ils arrivent par la suite à prendre la fuite et à retourner dans les montagnes qui leur servaient de cachette dès le départ.
Cet attentat terroriste des plus odieux rappelle ce qui s’est passé il y a quelques mois. En août 2018, un groupe terroriste de 11 personnes s’attaque à une autre agence bancaire, toujours dans la ville de Kasserine, et y vole 90.000 dinars en espèces. Les assaillants sont armés et le modus operandi est le même. Pourtant, les terroristes réussissent à reproduire presque la même opération qu’il y a 5 mois, l’assassinat en moins. Dans leur schéma, ils sont aidés par les citoyens de la ville qui leur servent d’indics et de « facilitateurs ».
Il s’agit d’une opération de « Ihtitab », autrement dit un ravitaillement selon un lexique propre à Daech ayant une base religieuse. Une opération désespérée qui renseigne sur l’état des terroristes à l’heure actuelle qui se trouvent obligés de recourir à ce genre d’attaques hasardeuses afin de s’approvisionner et d’alimenter les caisses, vides après que nombreuses de leurs sources de financement ont été éliminées par les forces de l’ordre.
Malgré tout cela, l’attentat terroriste de la semaine dernière a moins ému que l’attaque de l’avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la capitale, le 29 octobre dernier. Plusieurs blessés ont été enregistrés certes mais, hormis la kamikaze, il n’y avait pas eu de morts. Pourtant, le pays entier était en émoi. C’est dire le poids des disparités régionales en Tunisie. Un mort à Kasserine ne vaut pas nullement un autre en plein cœur de l’avenue Habib Bourguiba. Même en matière de terrorisme, les citoyens ne sont pas égaux devant l’horreur.
L’attentat de Kasserine et l’assassinat de Khaled Ghozlani, rappellent le tristement célèbre drame de la famille Soltani en 2017. En effet, Khaled Ghozlani a été assassiné un mois après que son frère le caporal Saïd Ghozlani, a connu le même sort. Les terroristes ont décidé de se venger de Khaled après que celui-ci les a défiés dans les médias suite à l’assassinat de son frère. L’un des terroristes ayant tiré sur Khaled Ghozlani est un autre Ghozlani, un membre de sa propre famille.
A Kasserine, les terroristes font partie de la ville. Certains sont des cousins, d’anciens camarades de classe, des frères, des voisins, des visages connus. Les gens se connaissent entre eux et connaissent ces « âmes perdues » qui ont « mal tourné » - ou pas, ça dépend du point de vue dans lequel on se place - et qui ont rejoint les combattants dans les montagnes. Si tu n’es pas avec eux, tu es forcément contre eux.
Khaled Ghozlani a défié les terroristes sur un plateau TV leur signifiant qu’il n’abdiquera pas et qu’il ne se ralliera pas à leur cause. Ils se sont vengés et ont décidé de le liquider. Idem pour Khalifa Soltani qui a fait montre d’un courage exceptionnel après que la tête de son petit frère, a été livrée à la famille.
Deux familles doublement endeuillées à cause du terrorisme qui sévit dans la ville. On me taxera de populisme si je parle de la pauvreté, de la marginalisation, du manque d’éducation, d'opportunités, de vision et d'espoir de ces jeunes qui finissent par basculer, mais ceci est une réalité que personne ne pourra nier.
Les dispositions prises par les forces de l’ordre, la visite de Hichem Fourati dans la ville et l’annonce de nouvelles mesures pour intensifier la lutte contre le terrorisme ne sont qu’un aveu d’échec. Non que le terrorisme puisse être facilement éradiqué, mais que les causes, faisant que certains choisissent de basculer, seraient à regarder de près dans ces villes desquelles certains préfèrent détourner le regard…
Par Synda Tajine
Ce qui s’est passé à Kasserine vendredi dernier mérite qu’on en parle. Un groupe terroriste s’attaque à une agence bancaire et dérobe près de 300.000 dinars. Il poursuit ensuite un citoyen jusque chez lui et l’assassine devant ses enfants. Un groupe de 12 personnes en tout. On se partage les tâches et on accomplit un plan bien ficelé. L’agence bancaire se trouve à proximité d’un poste de la Garde nationale et la ville est surveillée de près compte tenu de la menace terroriste – permanente – qui y règne. Pourtant, les terroristes arrivent tout de même à voler la somme d’argent dont ils ont besoin. Ils arrivent aussi à s’introduire chez un citoyen – Khaled Ghozlani - pourtant fortement menacé, et à l’assassiner. Ils arrivent par la suite à prendre la fuite et à retourner dans les montagnes qui leur servaient de cachette dès le départ.
Cet attentat terroriste des plus odieux rappelle ce qui s’est passé il y a quelques mois. En août 2018, un groupe terroriste de 11 personnes s’attaque à une autre agence bancaire, toujours dans la ville de Kasserine, et y vole 90.000 dinars en espèces. Les assaillants sont armés et le modus operandi est le même. Pourtant, les terroristes réussissent à reproduire presque la même opération qu’il y a 5 mois, l’assassinat en moins. Dans leur schéma, ils sont aidés par les citoyens de la ville qui leur servent d’indics et de « facilitateurs ».
Il s’agit d’une opération de « Ihtitab », autrement dit un ravitaillement selon un lexique propre à Daech ayant une base religieuse. Une opération désespérée qui renseigne sur l’état des terroristes à l’heure actuelle qui se trouvent obligés de recourir à ce genre d’attaques hasardeuses afin de s’approvisionner et d’alimenter les caisses, vides après que nombreuses de leurs sources de financement ont été éliminées par les forces de l’ordre.
Malgré tout cela, l’attentat terroriste de la semaine dernière a moins ému que l’attaque de l’avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la capitale, le 29 octobre dernier. Plusieurs blessés ont été enregistrés certes mais, hormis la kamikaze, il n’y avait pas eu de morts. Pourtant, le pays entier était en émoi. C’est dire le poids des disparités régionales en Tunisie. Un mort à Kasserine ne vaut pas nullement un autre en plein cœur de l’avenue Habib Bourguiba. Même en matière de terrorisme, les citoyens ne sont pas égaux devant l’horreur.
L’attentat de Kasserine et l’assassinat de Khaled Ghozlani, rappellent le tristement célèbre drame de la famille Soltani en 2017. En effet, Khaled Ghozlani a été assassiné un mois après que son frère le caporal Saïd Ghozlani, a connu le même sort. Les terroristes ont décidé de se venger de Khaled après que celui-ci les a défiés dans les médias suite à l’assassinat de son frère. L’un des terroristes ayant tiré sur Khaled Ghozlani est un autre Ghozlani, un membre de sa propre famille.
A Kasserine, les terroristes font partie de la ville. Certains sont des cousins, d’anciens camarades de classe, des frères, des voisins, des visages connus. Les gens se connaissent entre eux et connaissent ces « âmes perdues » qui ont « mal tourné » - ou pas, ça dépend du point de vue dans lequel on se place - et qui ont rejoint les combattants dans les montagnes. Si tu n’es pas avec eux, tu es forcément contre eux.
Khaled Ghozlani a défié les terroristes sur un plateau TV leur signifiant qu’il n’abdiquera pas et qu’il ne se ralliera pas à leur cause. Ils se sont vengés et ont décidé de le liquider. Idem pour Khalifa Soltani qui a fait montre d’un courage exceptionnel après que la tête de son petit frère, a été livrée à la famille.
Deux familles doublement endeuillées à cause du terrorisme qui sévit dans la ville. On me taxera de populisme si je parle de la pauvreté, de la marginalisation, du manque d’éducation, d'opportunités, de vision et d'espoir de ces jeunes qui finissent par basculer, mais ceci est une réalité que personne ne pourra nier.
Les dispositions prises par les forces de l’ordre, la visite de Hichem Fourati dans la ville et l’annonce de nouvelles mesures pour intensifier la lutte contre le terrorisme ne sont qu’un aveu d’échec. Non que le terrorisme puisse être facilement éradiqué, mais que les causes, faisant que certains choisissent de basculer, seraient à regarder de près dans ces villes desquelles certains préfèrent détourner le regard…