Beaucoup d’espoirs restent fondés sur le succès de la candidature de Jalloul Ayed, à la présidence de la Banque Africaine de Développement. Cependant, alors que le vote se tiendra demain, l’ancien ministre tunisien des Finances semble, en fin de route, avoir peu de soutiens.
Alors que le tunisien Jalloul Ayed est en lice pour occuper le poste, très convoité, de président de la Banque Africaine de développement (BAD), la Tunisie a été la grande absente, hier, de la cérémonie d’ouverture officielle des Assemblées annuelles de la BAD. « Une formalité » affirme Faouzi Abderrahmane, secrétaire général d’Afek Tounes, sur Express Fm aujourd’hui. Même si ce dernier ne peut s’empêcher d’admettre que la délégation tunisienne était largement en deçà des attentes pour fêter les 50 ans de la BAD, il explique que la Tunisie a fini par être représentée, aujourd'hui, par Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, également gouverneur pour la Tunisie à la BAD, qui s’est déplacé à Abidjan pour participer à l’événement.
« Merci la Tunisie », avait déclaré Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire dans son discours d’ouverture dans lequel il a rendu un vibrant hommage au pays qui a accueilli pendant 11 ans la banque. Cependant, ce discours a été, malheureusement, prononcé devant une délégation tunisienne loin d’être à la hauteur. Alors que six chefs d’Etats avaient participé à l’ouverture officielle des Assemblées annuelles de la BAD le 26 mai, l’absence d’officiels tunisiens a été remarquée. Comment justifier cette absence ?
Ambitieux, Jalloul Ayad n’a pas laissé de chance au hasard dans sa campagne pour la présidence de la BAD. Cet ancien ministre de Béji Caïd Essebsi mise sur les soutiens des pays nord-africains. Mais tout ne semble pas gagné aujourd’hui. Selon nos confrères de Jeune Afrique, Jalloul Ayed, lâché par les pays du Maghreb, semble avoir peu de soutiens à J-1. En effet, le candidat tchadien Bedoumra Kordjé et le candidat malien Birama Boubacar Sidibé se placeraient en tête des favoris et bénéficieraient des soutiens de pays prépondérants tels que la France ou le Maroc. Ils sont suivis par la capverdienne Cristina Duarte, également soutenue par plusieurs pays, notamment nord-africains.
Il est utile de rappeler qu’une concurrence des plus ardues se tient, et ce depuis plus d’une année, entre 8 candidats au poste tant convoité. Historiquement, une certaine alternance, tacite, a été mise en place à la tête de la banque entre anglophones et francophones. Etant donné que l’ancien président, le rwandais Donald Kaberuka, est anglophone, les francophones semblent avoir plus de chances aujourd’hui. Des pays comme la France, notamment, voudraient un dirigeant « plus soucieux » de l’Afrique francophone, selon une source du ministère français des Finances, citée par l'agence de presse AFP. Dans cette partie du continent africain, Jalloul Ayed, malgré son CV impressionnant, devra faire face à la concurrence du candidat malien qui, lui, se place parmi les favoris.
Concrètement, l’élection se déroulera demain dès la matinée du jeudi 28 mai 2015, à Abidjan. La ville ivoirienne accueille, en effet, du 25 au 29 mai, les assemblées annuelles de la BAD. Aujourd’hui, sont en train d’être tenues les auditions des différents candidats par les gouverneurs de la BAD, dont Yassine Brahim fait partie. Chaque candidat aura droit à une trentaine de minutes pour présenter sa vision et répondre aux questions qui lui seront posées. Lors du passage au vote, les 80 gouverneurs disposent, évidemment, de poids électoraux différents en fonction des pays qu’ils représentent. Par exemple, la Tunisie dispose de 1,4% des voix alors que le Nigeria en a 9 % et le Maroc 3,5% en fonction de sa participation dans le capital de la banque.
Le conseil des gouverneurs se compose de 54 pays membres régionaux et de 26 membres non régionaux (hors Afrique). Le candidat devra avoir la double majorité absolue des voix des pays d’Afrique et du total des voix des pays votants afin de passer dès le premier tour.
En Tunisie, le soutien semble peu organisé. Force est de reconnaitre, en effet, qu’il y a eu un certain cafouillage au début autour du soutien de la candidature tunisienne avant que la machine lobbyiste ne soit, enfin, mise en marche. Cette absence d’organisation a aussi été observée du côté de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et de la classe politique pour soutenir la candidature de Jalloul Ayed.
A peine à quelques jours du vote fatidique, les élus de l’Assemblée des représentants du Peuple se sont prononcés il y a deux jours en faveur de l’organisation d’une commission parlementaire chargée de soutenir la candidature de Jalloul Ayed à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Cette commission est appelée à « mettre au point toute une stratégie pour garantir le maximum de chances au candidat tunisien de remporter la décision, sachant que ces efforts seront menés en synchronisations avec ceux du gouvernement, de la diplomatie et des services de la présidence de la République », a précisé le président du bloc de Nidaa Tounes, Mohamed Fadhel Omrane, sur Mosaïque Fm, lundi 25 mai. N’est-il pas trop tard pour une telle initiative ?
Avec un bilan impressionnant depuis son élection en 2015, «remplacer Donald Kaberuka ne sera pas chose facile», a estimé le président ivoirien. « Si je suis élu à la présidence de la BAD, j’écrirai la plus belle symphonie pour l’Afrique que je n’ai jamais écrit » avait déclaré Jalloul Ayed en avril dernier en présentant sa stratégie et sa vision au cas où il serait élu. A-t-il encore toutes ces chances ? Ceci reste peu sûr à la lumière des données actuelles mais aucune surprise ni rebondissement ne sont à écarter et les pronostics optimistes le placeraient parmi les 4 premiers. A ce stade, les lobbyings politiques pourront intervenir pour choisir le vainqueur parmi les restants. Une chose est sûre cependant, l’ambition de l’ancien ministre ne compte pas s’arrêter là. On évoque même une éventuelle présidence de la Banque centrale de Tunisie au cas où sa candidature à la BAD s’avère infructueuse. Pour le savoir, il faudra attendre demain…
De même, c'est le conseil des gouverneurs qui procède à l'élection du président de la BAD, lors d'une séance à huis-clos. Je rappelle que Chaque pays membre est représenté au conseil par un gouverneur et un suppléant. La BAD est une institution totalement démocratique (encore plus que le FMI).
Cordialement
Jamel
Le problème du système bancaire tunisien est que nos banquiers ont très peu d'expérience à l'échelle internationale. Ils utilisent plutôt l'intuition gratuite qui leur a souvent joué de très mauvais tours. Certains de nos banquiers ignorent les instruments les plus puissants dont dispose aujourd'hui le domaine des finances, en particulier les mathématiques.
La conception, le suivi et l'évaluation d'un projet se basent sur une approche purement mathématique qui suppose la définition d'indicateurs explicites permettant de mesurer différents objectifs ainsi que les résultats à obtenir. Les mathématiques nous donnent les moyens de vérification et de calculs des risques et de la faisabilité de l'objet d'investissement: les relations causales et les hypothèses relatives aux risques qui pourraient influer sur le succès ou l'échec du projet en question.
Sans l'analyse mathématique du contexte, des objectifs, des stratégies, sans l'identification des principaux problèmes et sans une bonne planification théorique tout est condamné à l'échec!
Puis, pour la BAD, il est indispensable de vérifier l'opportunité des projets, c'est-à-dire la mesure dans laquelle les objectifs des projets correspondent aux besoins des bénéficiaires, aux besoins du pays et aux priorités générales.
Mr. Jalloul Ayed (s'il serait élu') va être observé et contrôlé par le conseil des gouverneurs qui est l'organe suprême de la BAD et par le conseil d'administration. Et ainsi, il sera dans l'obligation de rendre compte de la bonne application des politiques et directives émises par le conseil. La BAD est une banque qui est très bien structurée et Mr. Jalloul Ayed va faire une très bonne expérience qui sera très bénéfique pour la Tunisie et le système bancaire tunisien. Après cinq de présidence de la BAD, la Tunisie aurait un Mozart des finances et des systèmes bancaires.
@Mr. Jalloul Ayed: si vous aurez besoin d'un mathématicien statisticien, j'aimerais bien faire cette expérience avec vous à Abidjan
Dr. Jamel Tazarki
ce brave monsieur, cette compétence une fois a la tete de la BAD est un vrai atouts biensur pour notre pays, non seulement de point de vue image mais ca sera un autre role tunisien dans le secteur bancaire mondial vous imaginez les retombees,