62ème anniversaire : La Tunisie indépendante, et elle le restera…
La fête de l’Indépendance, cet évènement clé de l’Histoire moderne de la Tunisie sera célébré le mardi 20 mars 2018. Le 62ème anniversaire de cette action mémorable ayant abouti au recouvrement de la liberté et de la souveraineté de notre pays sera fêté par tous les Tunisiens comme chaque année, mais comme à l’accoutumée les angles et points de vue changent selon la conjoncture et la situation actuelle.
Qui dit 20 mars en Tunisie, dit festivités et célébration d’un évènement mémorable ayant marqué l’Histoire de notre pays. Cette action a changé le cours de l’histoire de la Tunisie. Cette Tunisie qui est parvenue à regagner sa souveraineté et sa liberté grâce à l’action d’une élite ayant combattu pour réaliser le rêve d’un peuple ayant lutté durant des années pour se débarrasser de la colonisation et de la dépendance politique, économique et culturelle.
Mais au-delà d’une célébration et des volets festifs, il s’agit d’un moment privilégié pour immortaliser les souvenirs d’une œuvre alliant l’action sur le terrain et l’approche diplomatique qui a changé le cours de l’histoire de la Tunisie. Une œuvre menée de main de maître par un groupe de patriotes et de compétences prêts à tous les sacrifices.
Malgré toutes les polémiques et les grandes divergences, cette réalisation reste toujours associée au leader Habib Bourguiba. Mais force est de reconnaître que cette libération n’aurait jamais pu aboutir sans l’apport d’une pléiade d’hommes et de femmes pour conduire le mouvement pour la libération et la fondation d’un Etat moderne. On parlera, notamment des Mongi Slim, Taïeb M’hiri, Ali Belhouane, Sadok Mokaddem, Ferjani Belhaj Ammar, Hedi Chaker, sans omettre les Abdelaziz Thaâlbi, Mahmoud Materi, Hedi Khefacha ainsi que Tahar Ben Ammar et Béhi Ladgham, outre la contribution de Salah Ben Youssef, qui avait une vision différente et une autre approche pour mener le combat pour la libération, et tant d’autres noms encore.
Cette œuvre mémorable a constitué la fierté de plusieurs générations qui ont contribué par la suite au fondement de l’Etat moderne. Des Hommes et des Femmes ont déployé leurs efforts pour bâtir ce pays. Ils ont lutté pour ancrer cette indépendance à travers tous les moyens mis à leur disposition. Ce combat quotidien, fût établi à tous les niveaux, malgré les embuches et les obstacles. Ils ont choisi de servir leur pays, chacun de sa position, aussi influente soit-elle. Et bien qu’ils aient été confrontés à de multiples difficultés d’ordre économique, politique ou social, ils n’ont pas choisi de quitter ce pays qui les a éduqués et formé. La lourdeur de la mission ne leur a pas fait peur, et ne leur a pas fait renoncer à leurs convictions les plus intimes.
Quelques décennies plus tard, ce ne fût pas le cas d’autres personnes, qui ont préféré quitter ce pays à la première difficulté ayant croisé leur chemin. Ils ont opté pour la solution de facilité et choisi de mener leur combat depuis l’étranger, profitant de la liberté d’expression et la démocratie offerte par l’occident. C’est dire que la politique répressive du régime Bourguiba ainsi que de Ben Ali, constituaient un frein pour eux et pour leurs causes. Plusieurs parmi eux sont retournés au bercail à la suite de la révolution, bien qu’en apparence, ils ne se soient pas imprégnés, pour certains, des valeurs du monde occidental, malgré leur long séjour dans les grandes démocraties.
Par ailleurs, cette même fête du 20-Mars est devenue une aubaine pour certains partis politiques, qui tentent de récupérer cette date symbolique pour servir leurs intérêts et l’utiliser à des fins propagandistes à la limite du populisme. Lancement de partis, meeting populaires et annonces « fracassantes », tout est programmé pour les faire coïncider avec les dates marquantes du mouvement national de l’Indépendance tout en se rendant dans les lieux symboliques tels, Ksar Helal et Monastir.
C’est dire que les chefs de ces formations politiques tentent de s’identifier à la pensée et à la « doctrine » bourguibienne, qui est devenue un label pour gérer les affaires du pays.
Toujours est-il, en ces moments de festivités de l’Indépendance, certaines voix s’élèvent pour contester cette même indépendance qu’on célèbre depuis 62 ans déjà. Il s’agit d’une polémique fictive et d’un faux problème soulevé par l’Instance Vérité et Dignité, qui à travers la publication de certains documents d’archives, essayent de remettre en cause l’indépendance économique et financière du pays. Des allégations et interprétations qui furent rapidement démenties par l’Ambassade de France en Tunisie. Sauf que, certaines personnes n’arrivent pas à admettre la souveraineté de la Tunisie, et trouvent leur compte en croyant aux « théories de Sihem Ben Sedrine ». Pire encore, ils profitent du contexte pour lancer des appels pour la rébellion et la libération de la Tunisie et la récupération de ses richesses naturelles spoliées par un hypothétique colonisateur.
En tout état de cause, la fête de l’Indépendance reste un évènement incontournable dans l’Histoire moderne de la Tunisie. Et au-delà de la célébration et des festivités, le 20-Mars doit être l’occasion pour réfléchir à l’avenir du pays et des perspectives de son développement, notamment, en cette période de crise, où l’on reproche au gouvernement, ainsi qu’à l’Etat de manière générale, un manque de vision et l’absence de programmes.
Sarra HLAOUI